1 août 2011

Shu Ya

> Bourgeons de puerh fermentés 2010 (Lan Ting Chun)
> 5 grammes, shiboridashi de Petr Novak (z'avez pas fini de le voir en photo celui-là :)

Ce thé a été présenté par Olivier dans un article consacré à Diguoting, producteur de thé (sous la marque Lan Ting Chun) dans le xian de Yongde (préfecture de Lincang, province du Yunnan). J'ai déjà eu l'occasion de tester 3 puerh bruts de ce producteur (2000, 2007, 2010), et je dois avouer que les versions 2007 et 2010 étaient vraiment excellentes. Des galettes de puerh de très belle facture, qui m'ont donné envie de tester cette "spécialité" de Diguoting, les bourgeons fermentés.

Ces bourgeons sont vraiment splendides, d'une couleur brune/dorée, relativement claire pour un puerh fermenté. S'agirait-il d'une fermentation 'light' ?


L'odeur des feuilles (des bourgeons plutôt) est très fraîche pour un puerh "cuit". Pas fraîche à la manière d'un thé vert ou blanc, mais presque. En effet, derrière une opulente, dense et massive odeur de fermentation, se démarque très nettement ce petit côté frais, vif et aiguisé que l'on retrouve dans des thés d'autres couleurs. C'est un peu déroutant de prime abord.

L'odeur de shu cha est très pesante, mais sans donner non plus dans la caricature côté humide / cave et moisissure. Ceci dit, et ce depuis l'ouverture du sachet, j'ai vraiment l'impression d'avoir sous le nez une grosse composante 'wodui', tout à fait semblable à ce que j'ai pu identifier dans le GuShu d'Essence Of Tea. Je ne sais pas comment ce thé a été stocké avant d'être conditionné dans les sachets qui m'ont été expédiés, mais d'après moi une petite aération ne fera pas de mal à ces bourgeons fermentés. Je peux me tromper, si ça se trouve je fais totalement fausse route sur cette fameuse odeur résiduelle suite à la fermentation (wodui). Mais encore une fois, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec le GuShu.


Une fois rincé et infusé, ce thé offre une très belle liqueur, relativement claire pour un puerh fermenté. Les parfums sont denses mais toujours "vifs", à la fois dans le registre fermenté mais également épicés et boisés à la manière d'un puerh brut. Les premières infusions ont cette saveur "off" que je relie toujours peut-être à tort à ce fameux 'wodui', mais par la suite c'est vraiment superbe et ça se boit tout seul. Je n'ai acheté que 200g de ce shu cha, c'est peut-être un tort. J'aurais sans doute dû en prendre une plus grosse quantité et placer le tout dans une grosse jarre pour quelques temps (cela dit je n'ai pas de grosse jarre).


Ce puerh fait dans le paradoxe : c'est à la fois très épais, dense et très présent en bouche, mais également léger, limpide et rafraîchissant. La liqueur est douce et soyeuse, très agréable, et ça se boit vraiment tout seul.


La dégustation est pleine de relief : les infusions se suivent mais ne se ressemblent pas, ça évolue, c'est riche, complexe et toujours en douceur, en rondeur. Je suis vraiment ravi par ce thé. Il faut vraiment que je me trouve une jarre ou un récipient quelconque pour laisser reposer et aérer ces bourgeons quelques temps afin de voir si je suis dans le vrai ou pas.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je complimente ton shiboridashi sur cet article, un très bel objet.
Et un pu erh qui m'a l'air assez intéressant et original pour un cuit.

Très belle photo comme toujours.