25 janv. 2012

Old red one


Un échantillon de (très) vieux thé rouge du Yunnan : il date des années 80, a été (est toujours ?) vendu sur le site Essenceoftea, et ces quelques grammes m'ont encore une fois été confiés par un désormais célèbre mécène du thé.


Bizarrement, ces toutes petites feuilles noires n'ont pas le même parfum qu'un thé rouge 'classique'. C'est un poil fumé et surtout on distingue nettement des notes de vieillissement, une atmosphère que j'ai déjà pu retrouver (en partie) dans de vieux Liu Bao Cha.


Au rinçage, il y a des effluves épicés qui me font penser au Bai Hao. Vraiment surprenant ce thé rouge.

La première infusion confirme cela : le rendu est un mélange de thé rouge et de Bai Hao. Malgré une infusion relativement longue, l'amertume est très ténue, mais participe vraiment à la qualité de l'ensemble. Une astringence fort profitable permet une tenue en bouche vraiment longue et une assise immédiate et bien dessinée.
Les notes vieillies et légèrement fumées ont disparu, je ne les ai détectées que dans les feuilles sèches.

J'avoue que je ne suis pas un fana des thés rouges. Depuis que j'ai découvert l'existence des puerh, wulong et autres thés verts, je suis bien incapable d'en boire plus qu'un ou deux tous les six mois. Mais celui-ci est réellement à part et il me plaît beaucoup !


L'infusion suivante est encore plus réussie : moins d'amertume et d'astringence = davantage de rondeur, davantage de place pour les arômes maltés et boisés, ainsi qu'une texture plus harmonieuse. Traduction : la première infusion était trop longue...


Troisième liqueur : très moelleuse, toute en finesse, agréable en bouche, ça se boit tout seul. Le petit côté 'Bai Hao' qui s'était déjà amenuisé à l'infusion 2 a presque totalement disparu de cette liqueur mais j'en ai des réminiscences plein la bouche ce qui fait que malgré le manque d'incision de cette troisième infusion, elle conserve tout de même un certain côté 'aiguisé'.


Les 2 suivantes ne se sont pas révélées très intéressantes comparées à ces trois liqueurs vraiment convaincantes.

Un thé rouge surprenant donc, reste à savoir si c'est son âge / les conditions dans lesquelles il a vieilli qui sont à l'origine de ces caractéristiques ou si ce Yunnan avait dès l'origine ce profil aromatique un peu particulier pour un thé rouge.

3 commentaires:

Julien ÉLIE a dit…

Un échantillon de (très) vieux thé rouge du Yunnan : il date des années 80, a été (est toujours ?) vendu sur le site Essenceoftea

Oui, il est toujours disponible. Il s'appelle "1980's Yunnan Hongcha" sur le site.


This tea was produced in the late 80's, intended for export to Russia. With the collapse of the Soviet Union, a batch of this tea was left in Kunming Tea Factory, unable to be exported.

An ex worker from the factory bought this batch and has had it sitting quietly in his shop for many years, unappreciated and eclipsed by the interest in Puerh in recent years.

I discovered this tea whilst in Kunming and was struck by the pure clean taste of the leaves, even after all this time, having been stored in double-lidded tins. It is the chaqi and endurance of the leaves that give it's age away though.

With most hongcha, I tend to get bored after a few infusions, but this one continues to delight. A special find I think.

madiel a dit…

Un jour, on va nous sortir un Gyokuro des années 80...

Il faudrait faire une liste des thés qui peuvent vieillir et comment les conserver. Cela semble aussi hasardeux que complexe...

Nicolas a dit…

"Il faudrait faire une liste des thés qui peuvent vieillir"
-> Oui difficile en effet. Sans erreur on peux nommer le pu'er et les Oolong (Feng Huang, Wu Yi et Taiwan).

Cela dit il m'est arrivé de déguster un thé blanc d'une dizaine d'années (Shou Mei) qui était excellent. Et aussi un Long Jing de 4 ans qui avait encore de sa verdeur. Je suis persuadé que l'aspect grillé du Long Jing joue en faveur de la conservation :)

"Cela semble aussi hasardeux que complexe..."
-> Judicieuse remarque, certains parleront de QI (de potentiel), d'autre de bonnes conditions de conservation. C'est à mon avis un ensemble d'éléments cumulés qui permettent d'obtenir un vieux thé encore très bon et sans goût/odeur "off".

Le chemin Amateur/Dégustateur/Connaisseur est parsemé de tellement de rencontres et le découvertes tellement nombreuses qu'une seule vie ne suffit pas.

Nicolas